Les retards de paiement : dangers, défis et bonnes pratiques

Par Guillaume Persoz, 9 janv. 2024 - 3mn - Finance

Les chiffres parlent d'eux-mêmes

L'environnement financier dans le secteur du bâtiment et de l'immobilier est marqué par une habitude tenace : le retard de paiement moyen, constaté à 48 jours en 2023 selon une étude de l'assureur-crédit Coface, pose des défis significatifs aux entreprises du BTP. Plus alarmant, 42% des entreprises interrogées anticipent une hausse de ces retards pour 2024. Quelles sont les sources de ces retards ? Quels sont les risques encourus par les entreprises qui jouent le jeu des retards de paiement ? Quelles bonnes pratiques adopter ? Focus sur un sujet épineux.

Ce que dit la loi sur les retards de paiement

La loi est très claire sur ce point. La législation fixe le délai de paiement à 30 jours après la réception des marchandises ou l'exécution d'une prestation, pouvant s'étendre jusqu'à 60 jours à partir de la facturation (ou 45 jours fin de mois) si ces éléments sont spécifiés contractuellement. Des pénalités de retard sont prévues en cas de non-respect de ces délais.

Les causes des retards de paiement

Les raisons à l'origine des retards de paiement sont multiples et bien connues des professionnels. Certains peuvent être évités. Examinons-les de plus près.

  1. Des processus internes longs : Les processus de validation au sein des entreprises peuvent être chronophages. Les plateformes de dépôt de factures et les services comptables peuvent accumuler des retards. Certaines entreprises fonctionnent avec des échéances mensuelles, retardant ainsi les paiements d'un mois en cas de manquement à ces échéances.

  2. Des enjeux de trésorerie : La trésorerie revêt une importance capitale, surtout dans le BTP où la capacité d'investissement est cruciale. Décaler les paiements de quelques jours peut représenter un gain significatif de trésorerie pour une entreprise gérant des transactions mensuelles considérables.

  3. Le défi de la chaîne de sous-traitants : Les retards de paiement affectent l'ensemble de la chaîne de sous-traitants sur un chantier. Un retard initial peut entraîner des répercussions tout au long de la chaîne.

Quelles sont les conséquences des retards de paiement ?

Les entreprises qui adoptent cette pratique risquent des sanctions, que ce soit sous la forme de pénalités inter-contrats ou de litiges résolus devant les tribunaux de commerce. De plus, l'image de l'entreprise auprès de ses fournisseurs peut être sérieusement compromise, pouvant conduire à une réticence des partenaires à collaborer avec elle.

Les bonnes pratiques à mettre en place

  1. Premièrement, engager la digitalisation à 100% de ses processus. Opter pour une plateforme comme Batis, permettant l'édition de certificats de paiement sans erreur à partir des données comptables, offre une solution efficace. Les processus d'édition de situation sont 100% digital. La digitalisation réduit considérablement le temps de traitement des factures, éliminant les retards associés aux approbations manuelles et aux processus administratifs obsolètes. La plateforme Batis est idéale pour être utilisée en parallèle d'une solution de gestion comptable générique. Batis prend en compte l'ensemble des spécificités liées au BTP.

  2. Deuxièmement, envisager le recours à l'affacturage. Les organismes publics tels que la BPI, ainsi que des entreprises privées proposant des services d'affacturage, peuvent être des alliés précieux. Bien que cela implique des coûts, l'affacturage offre une garantie financière et prolonge le fonds de roulement, minimisant les impacts des retards de paiement.

  3. Troisièmement, anticiper la trésorerie. Les entreprises doivent élaborer un plan de trésorerie solide, incluant la demande d'avances cohérentes en amont des chantiers. Cette anticipation, travaillée en collaboration avec les services financiers internes ou des experts comptables externes pour les entreprises plus petites, contribue à maintenir un flux de trésorerie stable tout au long du projet.

En conclusion, l'entreprise peut jouer un rôle prépondérant dans l'optimisation de sa gestion financière en déployant des solutions internes. La digitalisation des processus, combinée à une anticipation efficace de la trésorerie, constitue une stratégie solide pour minimiser les retards de paiement et leurs conséquences. Un cycle de facturation bien orchestré et des pratiques de gestion judicieuses sont les clés pour éviter ces écueils.

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